Archive for février, 2013

Ostende

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De la plage d’Ostende à chez moi, il y a tout pile la durée d’un album de Damien Rice, ce qui est fortuit tant cela se marie bien avec le paysage humide qui s’estompe sous les flocons gris.

Aimer Ostende en hiver, cela demande un effort conscient et soutenu. Déjà, en été, ce n’est pas donné à tout le monde. Mais en hiver, lorsque le ciel bas et uniforme étouffe toute la lumière et que seule la décrépitude des bâtiments ressort, que les rues étroites sont balayées par le vent glacial chargé de neige fondue et qu’il faut lutter pour arriver jusqu’à la mer, vraiment, il faut y mettre du sien pour se rappeler de l’horizon et voir en dessous des façades.

Mais là, tout au fond de cette ambiance de ville fantôme encore habitée, il y a bel et bien quelque chose, une sorte de mélancolie de la splendeur passée, un sentiment doux-amer que le vent marin semble avoir fixé dans les pierres. La ville n’est plus de première jeunesse, c’est difficile à nier,  mais cela ne l’empêche pas de garder la tête haute malgré les rides creusées et les blessures de guerre mal pansées. Toujours debout.


A sec

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Sec

Alors non, ce n’est pas bien nouveau. La bouteille d’eau sur le bureau, bien en vue, pour ne pas oublier de boire, ça fait bien longtemps qu’elle est là. Cela fait déjà quelques années que j’ai pleuré, littéralement, toutes les larmes de mon corps. Pas de suspense, donc, sur le diagnostic, juste des mots posés sur l’inconfort, la fatigue, et désormais les douleurs du quotidien, et la confirmation par la médecine que mon corps s’en veut à lui-même et travaille dans l’ombre pour s’auto-détruire, sans espoir de réconciliation durable. Ce qui n’est pas bien malin, il faut bien le dire, mais tout-à-fait attendu dans le contexte général.

Et à part marquer les mots noir sur blanc, on fait quoi ?