Avec Paris, c’est un truc spécial, précieux. On ne pourrait probablement plus vivre ensemble sans très rapidement se bouffer le nez, et se quitter fût salutaire pour notre relation. Mais il y a ce truc, et à chaque fois que je reviens on retombe aussitôt dans les bras l’un de l’autre, et à chaque fois c’est un peu magique.
Instantanément je retrouve mes repères, mais Paris a changé et moi aussi. Pas besoin de réfléchir pour que mes pas me mènent aux lieux mille fois parcourus, tandis que j’assimile tous ces subtils glissements de terrain qui font que ce n’est plus tout à fait pareil. Ni mieux, ni moins bien. Ni fondamentalement différent, ni exactement le même. Je me glisse avec délectation dans cette nouvelle relation qui sait allier tous les avantages, le confort des bras d’un vieil ami qui me connait par coeur, et l’excitation de la découverte. Ce n’est plus ma ville, mais j’aime vérifier qu’elle m’appartient toujours un peu, que j’y serai toujours un peu chez moi.
Quand il est temps de repartir, que je regarde avec tendresse les péniches sur la Seine par la vitre du métro aérien, je sais que Paris ne va pas me manquer. Cette boule dans la gorge, ces larmes qui montent, ce n’est que parce que j’aurais voulu rester un peu plus longtemps à tenir la main de ceux que j’y aime, avant de repartir. Home.
You see
I’m riding endlessly
What will become of me
This higher power knowsYou see
I’m waiting patiently
And what this means to me
Nobody ever knowsYou see
In all the warmth I feel
Is this the end of me?
Only I should know